Fraternité Magnificat
Retraite diocésaine samedi 25 – dimanche 26 mars 2017 Retraite diocésaine - Début :

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Retraite diocésaine samedi 25 – dimanche 26 mars 2017


  • Début : 25 mars 2017 14h30

Retraite diocésaine : 24h pour se mettre à l’écoute de l’Evangile

Une retraite dans la ville, un week-end au coeur du carême, un moment d’enseignement, de méditation de l’Évangile et de réconciliation avec le cardinal Philippe Barbarin

SAMEDI 25 MARS

ACCUEIL DEF

Samedi après-midi, dans la Basilique Notre Dame de Fourvière, après un temps d’accueil, Edouard Malendrin, modérateur de la Fraternité Magnificat, présente le programme de cette retraite diocésaine.

EDOUARD DEF

Le cardinal Philippe Barbarin introduit le temps d’adoration. L’évangile que nous méditons pour cette retraite diocésaine est l’évangile du 4e  dimanche de Carême, appelé l’évangile de l’aveugle-né, au chapitre 9 de l’évangile selon saint Jean.

Cet évangile se situe dans un contexte de tension. En effet, après le beau dialogue de Jésus avec la Samaritaine (Jn 4), Jésus monte à Jérusalem et guérit un homme paralysé depuis 38 ans (Jn 5). Les pharisiens sont en colère contre Jésus, car il guérit ce paralysé le jour du sabbat (Jn 5,16) et les chapitres 5, 6, 7 et 8 de l’évangile selon saint Jean décrivent la tension de plus en plus grande entre Jésus et les pharisiens. Au cœur du conflit, il y a l’affirmation de Jésus :  » En vérité, avant qu’Abraham exista Moi JE SUIS  » (Jn 8,58). Dans tout l’évangile de Jean, cette affirmation de Jésus « je suis » revient comme un leitmotiv. Jésus dit à la Samaritaine « Je suis » le Messie (Jn 4,26) puis affirme « Moi, Je suis le Pain de Vie » (Jn 6,48) ;  « Je suis la lumière du monde » (Jn 8,12 et Jn 9,5) ; « Je suis la porte » (Jn 10,9) « Je suis le bon pasteur  » (Jn  10,11) ; « Je suis le chemin, la vérité et la vie » (Jn 14,6) et enfin, le summum si je puis dire « Moi Je suis la Résurrection et la Vie » (Jn 11,25). Les Pharisiens qui connaissent l’Ecriture, en particulier le  livre de l’Exode (Exode 3) comprennent que Jésus en disant « Je suis » se proclame Dieu et ils veulent donc le lapider (Jn 8,59).

L’évangile de l’aveugle-né s’inscrit donc dans ce contexte de grande tension puisque le désir des pharisiens est de tuer Jésus. Les premiers versets de cet évangile (Jn 9,1-41) décrivent le dialogue de Jésus avec l’aveugle. Puis, nous voyons les voisins de l’aveugle-né qui se posent des questions à propos de sa guérison,  les parents peu désireux de se mêler du conflit avec ces pharisiens qui ne veulent pas croire que Jésus a guéri leur fils aveugle-né. Les derniers versets évoquent enfin le dialogue de Jésus qui retrouve l’aveugle et la réaction des pharisiens.

Durant ce temps de prière, je vous invite à lire doucement  cet évangile. Que le texte vienne à vous, que la Parole de Dieu vienne à vous.  Cette retraite diocésaine, nous la vivons ensemble, je vous invite donc tous à prendre, au début de ce temps de prière, la même porte d’entrée à savoir le cœur de cet évangile, le verset 11. Il répondit : « L’homme qu’on appelle Jésus a fait de la boue, il me l’a appliquée sur les yeux et il m’a dit : ‘Va à Siloé et lave-toi.’ J’y suis donc allé et je me suis lavé ; alors, j’ai vu. » Prions les uns pour les autres afin que chacun se laisse bouleverser par la guérison de l’aveugle-né. En lisant cet évangile, je vais me rendre compte qu’il y a des points de cécité en moi, dans ma vie. La Parole de Dieu est créatrice ; laissons Dieu agir en nous. Laissons-nous travailler par la Parole de Dieu. 

 C’est alors le temps d’adoration et de méditation de l’évangile.

ADORATION DEF

Après ce temps de cœur à cœur avec le Seigneur, le cardinal Barbarin donne le premier enseignement. Il commente plusieurs versets de l’évangile de l’aveugle-né (Jean 9,1-41).

Le dialogue de Jésus avec les disciples

« Rabbi, qui a péché, lui ou ses parents pour qu’il soit aveugle ? » (Jn 9,1) -  A cette question des disciples Jésus répond : « Ni lui, ni ses parents« . Souvent, lorsqu’une souffrance, un malheur nous arrive, nous voulons pouvoir accuser quelqu’un. Parfois, nous en voulons aussi, dans notre cœur, à Dieu. Jésus voit le risque du blasphème arriver et affirme que personne n’est responsable « Ni lui, ni ses parents ». Cette question des disciples est pour nous une invitation à poser nos questions, dans la prière, à Jésus, simplement, en vérité.

« Il nous faut travailler aux œuvres de Celui qui m’a envoyé, tant qu’il fait jour  (Jn 9,4) Jésus, dans un autre passage de l’évangile dit : « Mon Père travaille et moi aussi je travaille  » (Jn 5,17). Travaille. C’est un verbe au présent, non un passé composé. Le Père est Créateur ; il crée tout le temps. Le Père travaille, tout le temps, pour me faire, me parfaire sans cesse.  Dieu travaille à l’intérieur de moi-même si, parfois, je ne le vois pas.

« La nuit vient où personne ne pourra plus travailler » (Jn 9,4b) - Ce verset fait penser au jardin de Gethsémani, aux ténèbres de la Passion et à la nuit du tombeau où Jésus ne pourra plus travailler. Dans la Passion, la mort et la Résurrection de Jésus, nous voyons la grande œuvre de Dieu, le Salut du monde. C’est le triomphe de la Vie, de la Miséricorde de Dieu contre la maladie, le péché, la mort.

CARDINAL DEF

La confession de foi de l’aveugle-né 

Les six paragraphes qui suivent la guérison de l’aveugle-né par Jésus montrent la croissance de la foi de cet homme.

« L’homme qu’on appelle Jésus » (Jn 9,8) –  Lorsque les voisins de l’aveugle lui demandent comment ses yeux se sont ouverts, il leur répond : « L’homme qu’on appelle Jésus a fait de la boue …. « . Nous aussi, parfois, comme cet aveugle, nous n’osons pas trop affirmer notre foi en Jésus, par crainte des réactions des autres.  

« Il m’a mis de la boue sur les yeux, je me suis lavé, et je vois » (Jn 9,15). Les Pharisiens demandent à l’aveugle comment il peut voir. Ils lui posent des questions sur les détails de sa guérison ; très attachés aux règles ils n’acceptent pas que Jésus guérisse une personne, un jour de sabbat. Les pharisiens sont préoccupés par la question du « comment » et non par celle du « pourquoi ? » Ils se focalisent sur la guérison accomplie un jour de sabbat – ce qu’ils n’admettent pas car c’est le jour du repos, le jour de Dieu – mais ne se demandent pas pourquoi Jésus a guéri cet aveugle-né.  Or, quand Jésus libère quelqu’un de sa cécité, c’est justement l’œuvre de Dieu, l’œuvre du Salut de Dieu.  

« C’est un prophète » (Jn 9,17) - Lorsque les pharisiens s’adressent à nouveau à l’aveugle : « Et toi, que dis-tu de lui, puisqu’il t’a ouvert les yeux ?« ; celui-ci affirme  « C’est un prophète« .  

« Serait-ce que vous voulez, vous aussi être ses disciples ? » (Jn 9,27) - Puis, quand les pharisiens interrogent l’aveugle pour la seconde fois, celui-ci devient missionnaire. Il leur répond et ose leur demander : « Serait-ce que vous voulez, vous aussi être ses disciples ? »

 

CONFERENCE CARDINAL DEF

Si lui n’était pas de Dieu, il ne pourrait rien faire » (Jn 9,33) - Les pharisiens se proclament disciples de Moïse et refusent de croire en Jésus. Ils n’écoutent pas l’aveugle lorsqu’il leur décrit sa guérison par Jésus. La foi de l’aveugle guéri par le Seigneur grandit encore. Il affirme que Dieu n’exauce pas les pécheurs et que si Jésus n’était pas de Dieu, il ne pourrait rien faire. Si au début l’aveugle-né répond aux questions des voisins qui l’interrogent sur sa guérison en parlant de l’homme qu’on appelle Jésus il affirme à présent  « Oui, il vient de Dieu « .

« Je crois Seigneur » (Jn 9,38) - Enfin, Jésus retrouve l’aveugle qui a été jeté dehors par les pharisiens et  lui demande : « Crois-tu au Fils de l’homme ? » L’aveugle  répond : « Et qui est-il Seigneur, pour que je croie en lui ? » et Jésus lui dit : « Tu le vois, c’est Moi qui te parle »  Alors, c’est la profession de foi. L’aveugle affirme « Je crois Seigneur !  » et il se prosterne devant Jésus. Cet aveugle adore en esprit et en vérité. Nous voyons que l’aveugle est clairvoyant alors que les pharisiens qui eux pensent tout savoir sont aveugles. Jésus est venu dans le monde pour opérer un discernement. A la lumière de cet évangile, Dieu va accomplir un travail de clairvoyance, de discernement en moi. Je peux présenter à Dieu les zones de ténèbres qui sont en moi, pour qu’Il vienne me rejoindre, me guérir, Lui qui est la lumière du monde.

Un chrétien, un disciple missionnaire

A présent, je voudrais souligner un point. Au début de l’évangile, Jésus dit à l’aveugle-né : « Va te laver à la piscine de Siloé – ce nom se traduit Envoyé« . Autrement dit, va te laver à la piscine de Siloé, à la piscine de l’envoyé. Quant après sa guérison, l’aveugle répond aux questions des pharisiens il leur demande « Serait-ce que vous aussi vous voulez être son disciple ? »  Cet aveugle est un disciple missionnaire, comme la Samaritaine qui, après son dialogue avec Jésus, invite les personnes de son village à venir écouter Jésus. Jésus est l’Envoyé du Père, la lumière du monde; de ce fait, moi aussi, je suis appelé à la suite de Jésus, à devenir envoyé, lumière du monde. Comme nous y invite très souvent le Pape François : « Je veux que les chrétiens soient des disciples missionnaires  » (Pape François, La Joie de l’Evangile, n° 3), soyons des disciples missionnaires de Jésus, la Lumière du monde.

GOUTER DEF

Le goûter est un temps de partage fraternel ; quelques personnes se dirigent vers la librairie et y trouvent divers ouvrages leur permettant de poursuivre leur réflexion, en ce temps du Carême.

LIBRAIRIE DEF

Après ce temps convivial, nous nous dirigeons vers la crypte pour le spectacle de Francesco Agnello   « Charles de Foucauld, frère universel « .  A l’occasion du centenaire de la mort de Charles de Foucauld (1858-1916), le musicien et metteur en scène Francesco Agnello nous invite à redécouvrir la figure de Charles de Foucauld. Dans une mise en scène simple laissant l’essentiel à la parole et à la musique, il retrace les étapes les étapes de la vie de ce « frère universel ». A travers les événements, les rencontres, la recherche de la foi, Charles de Foucauld a posé dans sa vie des questionnements significatifs. Ils ont provoqué chez lui, physiquement et spirituellement, des déplacements qui l’ont mené en Syrie, en Terre Sainte puis en Algérie. « Amoureux de l’humanité », c’est dans le Sahara qu’il passe les quinze dernières années de sa vie, simple présence aimante au milieu des Touaregs.

CHARLES DE FOUCAULD DEF

Les Vêpres nous rassemblent dans la Basilique Notre Dame de Fourvière. Nous sommes heureux de la présence des séminaristes du diocèse qui nous entraînent à chanter la louange de Dieu.

VEPRES DEF

Le soir, la veillée de prière est animée par Maguy Gérentet à la cithare. Le cardinal nous invite à recevoir le Pardon de Dieu.

Dans l’évangile de l’aveugle-né, Jésus crache par terre, avec de la salive il fait de la boue, l’applique sur les yeux de l’aveugle et lui dit : « Va te laver à la piscine de Siloé« . L’aveugle y va et revoit la lumière. Moi, suis comme l’aveugle-né ; je ne suis pas capable de voir mes péchés, alors je demande à Jésus qu’il me les montre. Je lui demande que lui-même me donne la grâce de la confession, la grâce de donner mes péchés à Dieu pour recevoir son Pardon. Nous savons tous que la confession est un moment difficile, ce qui importe ce ne sont pas les péchés mais le Pardon que Jésus donne, Jésus qui me libère, me relève. Jésus dit « Je suis la lumière du monde » et Je suis envoyé. Nous sommes tous des envoyés, nous sommes tous la lumière du monde. Je vous invite à prier pour que nous les prêtres, vos serviteurs, Dieu nous aide dans le ministère de la réconciliation.   

Les prêtres viennent dans le chœur de la Basilique, prient ensemble la prière du confesseur et sont, durant cette veillée de prière, les dispensateurs de la Miséricorde du Seigneur dans le sacrement de réconciliation.

PRETRES GAL

DIMANCHE 26 MARS

Dimanche matin, nous chantons les laudes chez les Sœurs de Jésus Marie puis le cardinal commente l’actualité de l’Eglise et du diocèse de Lyon. 

LAUDES DEF

La retraite diocésaine se conclut par l’eucharistie du 4ème dimanche de carême à la basilique Notre Dame de Fourvière.

L’Archevêque , dans son homélie, rappelle que l’aveugle-né a écouté Jésus, le Verbe fait chair, qu’il s’est mis en marche, est allé se laver à la piscine de Siloé et a retrouvé la vue. Il souligne qu’à travers l’aveugle-né, nous voyons l’œuvre de Dieu et que le centre de l’évangile de l’aveugle-né est  l’affirmation de Jésus : « Je suis la lumière du monde« . Il nous invite, – comme l’aveugle-né qui devient progressivement un témoin fort, audacieux -, à annoncer le Seigneur Jésus.